La série événement du moment, c’est Seven Seconds, dont le premier épisode a été diffusé sur Netflix le 23 février. Cette série audacieuse, créée par une canadienne, s’attaque au sujet délicat de l’omerta concernant les violences policières faites aux afro-américains.
Une histoire de symboles
Inspirée par les faits divers récurrents impliquant des policiers et de jeunes hommes de couleur, Veena Sud, scénariste et productrice canadienne, a décidé de porter le sujet au petit écran. Et si l’action se situe à Jersey City, ce n’est pas par hasard. La créatrice de la série a deux bonnes raisons hautement symboliques d’avoir choisi cet endroit.
D’une part, elle voulait faire prendre conscience que le problème des violences policières faites aux personnes de couleur n’est pas un problème de l’Amérique du sud mais bel et bien de l’Amérique toute entière. L’autre raison, c’est cette image qui se répète tout au long de la série. Celle de la Statue de la Liberté de dos, symbole du Rêve Américain (celui que l’on poursuit en remplissant un formulaire pour une demande d’autorisation de voyage sur https://www.esta-usa.org/fr/sheet/site-officiel-de-l-esta) qui tourne le dos à ses enfants issus des minorités ethniques. Entourée d’une équipe où règne la diversité, la productrice, qui favorise le talent avant le genre ou la couleur de peau, semble avoir réussi un pari osé.
L’histoire
C’est celle d’un policier blanc qui heurte violemment un jeune homme de couleur avec sa voiture, le tuant accidentellement. Les sept secondes du titre sont celles qu’il lui faut pour prendre la mauvaise décision : celle d’appeler son supérieur et de s’en remettre à lui pour la suite des événements. Les policiers feront alors tout pour étouffer l’affaire, allant jusqu’à la falsification de preuves. En face, car c’est bien d’un affrontement qu’il s’agit, les parents de la victime et une procureure adjointe de couleur hantée par ses propres démons, tous en quête de vérité et de justice. L’enquête, déterminée par le badge de flic du coupable et la couleur de peau de la victime, ne fera qu’accroître les tensions raciales à mesure que les événements se déroulent et que les preuves se dérobent.
Une triste réalité
Cette fiction, si elle ne démarre pas sur une fusillade, s’ancre pourtant dans une réalité de violences et de bavures policières à répétition à l’encontre de la communauté de personnes de couleur, violences qui ont largement contribué à la création de l’association militante Black Lives Matter. Mobilisée contre la violence et le racisme envers les personnes de couleur, cette association axe principalement ses actions contre le profilage racial, les violences policières et l’inégalité raciale dans le système judiciaire.
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